Camelot 3000, le bonheur, what else ?

par | Fév 1, 2023 | Références et influences | 1 commentaire

Camelot 3000 – Un must

Comment, mais vous ne connaissez pas Camelot 3000 ?

Fidèles à notre ligne de conduite, nous ne contentons pas d’être une petite boîte de production adulte, nous nous efforçons de partager avec vous nos délires, ainsi que nos (innombrables) sources d’inspiration.

Aujourd’hui, nous allons vous présenter cette génialissime courte série de chez DC Comics. Une oeuvre concoctée par Mike  Barr (scénario) et Brian Bolland (dessin), publiée entre Décembre 1982 et Avril 1984.

Elle fut saluée par la profession en étant nominée au prix Jack Kirby en 1985.

Une série novatrice

L’avènement de la courte série

Au début des années 80, les éditeurs de Comics ne sortent que de la longue série. On crée un personnage, on l’insère dans un des univers à disposition, et on le case à la fin d’une publication existante, histoire de voir comment il s’en sort.

Pour Camelot 3000, grande nouveauté : adieux les crossovers, la série évoluera sur 12 épisodes seulement, dans un univers dédié.

Adulte mais pas que…

Ce n’est pas la première série à être destinée à un public adulte, mais c’est une première (si ce n’est LA première) à introduire une réflexion sur l’homosexualité et la transidentité, avec une petite touche de racisme.

Un des chevaliers de la Table Ronde, Tristan, se retrouve réincarné dans un corps de femme. Comme si ce n’était pas suffisant, la très méchante Fée Morgane réincarne Yseult, son amour de toujours.

Le racisme prend la forme des néo-hommes, transformés génétiquement pour être super costauds et super obéissants. Et pas de bol pour un autre personnage de la team Atrhur, Perceval, qui se retrouve réincarné en néo-homme.

Et de quoi ca parle ?

On ne va pas vous détailler l’ensemble de l’intrigue dans ce petit article mais en voici les bases…

En l’an 3000, la Terre combat des envahisseurs extraterrestres moches, verts et méchants, conduits par la très vénéneuse et très sexy Fée Morgane. Résumé de la situation, les terriens se prennent une belle branlée.

Heureusement, Tim Prentice, un mec normal qui voulait fuir l’Angleterre, tombe sur le tombeau du Roi Arthur Pendragon, qu’il réveille. Surprise, le roi Arthur est un grand balèze qui met à peine 10 secondes avant de décider de sauver le monde. Ouf ! On a eu chaud.

A partir de là, et avec l’aide de Merlin, le roi Arthur va retrouver ses chevaliers de la Table Ronde. Tous vont être réincarnés dans des personnes existantes, ce qui va causer un peu de bordel :

– Tristan se réincarne en femme le jour de son mariage, ce qui transforme son ex-futur mari en ennemi juré

– Perceval se réincarne en néo-homme,

sachant que la reine Guenièvre est toujours partagée entre Arthur et Lancelot, que Galaad est un samourai qui renonce au seppuku par fidélité à Lancelot, que la Fée Morgane est la demi-soeur de Merlin.

Bon, je vous passe les détails, sachez seulement que les personnages et leur histoire sont bien travaillés.

La conclusion du truc

…Un mélange réussit de science-fiction et de médiéval

Voici un exemple de mélange de genres réussi. Deux bonnes raisons :

1.- On plonge directement dans l’action, sans perdre 1 ou 2 épisodes consacrés uniquement à l’explication du truc. Ce que l’on voit trop souvent dans les séries télévisées de nos jours.

2.- Les personnages, les intrigues et le background sont cohérents et bien développés. Parce que mettre en scène un chevalier transformé en femme et poursuivi par son ex sans se prendre les pieds dans le tapis, c’est fort pour les années 80.

Des personnages travaillés, des codes repensés

La dizaine de personnages principaux est bien travaillée. Le scénariste a introduit rivalités amoureuses, changement de sexe ou de classe sociale, trahisons, sans compter l’interaction constante avec le monde géo-politique du 3° millénaire :  la reine Guenièvre s’est réincarnée dans le corps de la Commandante des Forces Terrestres, le Directeur de la Sécurité aux Nations Unies découvre qu’il est la réincarnation de Mordred, le fils bâtard d’Arthur..
En bref, des personnages cohérents dans leurs incohérences (Galaad en samouraï, Perceval en femme, sans parler des pérégrinations interstellaires de la Fée Morgane…) et un univers où on n’a pas vraiment le temps de s’ennuyer.

La super conclusion du Boss

Nous pouvons tirer de Camelot 3000 trois pistes d’inspiration intéressantes et complémentaires :

– le mélange des genres (médiéval et science fiction),

– le travail détaillé sur les personnages principaux et secondaires (psychologie, motivations, traits de caractère, position sociale)

– le changement de codes et ses bouleversements induits (changement de sexe ou transformation en sous-homme, intrigues amoureuses complexes, trahison de personnages initialement bons à cause des évènements subis, apparition d’un samouraï sorti de nulle part…).